EXPATRIATION / LIFESTYLE

3 mois d’expatriation à Toronto

La skyline de Toronto depuis Toronto Island au coucher du soleil

Voilà, ça fait déjà trois mois d’expatriation à Toronto, le temps passe à cent à l’heure. Expatriée ou immigrée, peu importe. J’ai encore du mal à réaliser que je suis là pour encore 9 autres mois ou plus, sait-on jamais. En effet, je suis bien installée, j’ai un job qui me plaît et je commence tout juste à réaliser que j’habite ici, pour de vrai.

Cet article a été difficile à rédiger. J’ai du prendre du recul sur ce que je vivais. Cela m’a fait du bien, surtout que dans ce genre d’expérience, les mois passent vite sans qu’on prenne le temps de regarder ce qu’on a accompli. J’espère que cet article aidera tous les futurs expatriés à Toronto.

Pourquoi s’expatrier au Canada ? À Toronto ?

Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours rêvé de vivre une expérience à l’étranger. Le Canada m’a toujours fasciné. Je n’y avais pourtant jamais mis un pied jusqu’à aujourd’hui et j’avais donc en tête des idées préconçues sur le pays des caribous. Grands espaces, forêts, nature à perte de vue, lacs, animaux sauvages, petites maisons en bois au bord d’un lac, neige… Voilà comment je m’imaginais le Canada : la Finlande en plus grand.

Après avoir terminé mon contrat de travail dans mon précédent emploi, j’avais besoin de réfléchir à ce que je voulais faire de ma vie. J’habitais depuis 4 ans à Angers, une ville que je pensais temporaire. Même si j’ai, à la fois, aimé et détesté y habiter, il était temps pour moi de la quitter et de réaliser mon rêve celui de vivre à l’étranger pendant au moins un an. J’en ai bien entendu parler à Andrés, mon conjoint qui me soutenait dans ce projet, bien que son travail lui plaisait énormément.

À cette période, je me sentais beaucoup mieux dans ma tête, je pâtissais, j’écrivais sur mon blog et je profitais de mes amis et mon amoureux. J’avais repris confiance en moi et j’ai donc eu le courage de postuler à cette offre de service civique d’une durée d’un an à l’Alliance française de Toronto, lorsque je l’ai vu. J’ai donc mis toutes mes chances de mon côté en complétant ma candidature par une vidéo de présentation (merci Hayal). Cette offre était faite pour moi. Premièrement, c’était le Canada, une grande ville anglophone. Puis, deuxièmement, le réseau de l’Alliance française dans lequel j’avais déjà travaillé. Les étoiles étaient bien alignées puisque j’ai été prise. J’ai eu cinq mois pour organiser ce départ de l’autre côté de l’Atlantique.

Vivre dans la banlieue Torontoise : Mississauga

Lorsque j’ai découvert la première fois Mississauga, j’ai un peu déchanté. C’est une immense banlieue de 288,42 km2 (presque trois fois Paris) où le nombre de voies est de minimum 4. La ville compte un nombre incalculable de centres commerciaux, il y en a presque à chaque bloc. D’ailleurs, le plus grand centre commercial de l’Ontario se trouve être à Mississauga : Square One. C’est un vrai loisir ici, pas vraiment ma tasse de thé.

La question que vous pourriez vous poser c’est pourquoi me suis-je installée à Mississauga plutôt que Toronto. La réponse est simple, mon travail s’y trouve et les transports n’étant pas très bien desservies, il était pour moi plus simple d’y habiter.

Après trois mois, j’y ai pris mes habitudes et depuis, je me fais à cette ville immense et son organisation. Ça n’enlève pas le fait que lorsque je mets un pied à Toronto, je m’y sens tout de suite mieux et que j’aurai préféré y habiter.

Un tout nouveau boulot au Canada

Après deux années en communication, j’ai fini par tester le service civique. Le service civique est une magnifique opportunité pour tous les moins de 25 ans, souhaitant se lancer dans une expérience internationale. Mes 25 ans entamés, il ne me restait plus beaucoup de temps pour pouvoir expérimenter cela. N’ayant pas pu partir à l’étranger durant mes études, c’était ma dernière chance de pouvoir partir à l’étranger de façon encadrée et accompagnée.

Lorsque j’ai vu cette offre de service civique dans la communication et dans la culture à l’Alliance française de Toronto, sur le site de l’OFQJ, ni une ni deux, j’ai sauté sur l’occasion. Après avoir été sélectionnée, j’ai été finalement affectée sur un autre poste et dans une autre ville. Désormais, je suis chargée des animations culturelles et pédagogiques du campus de Mississauga, une des banlieues du Grand Toronto.

Je n’étais pas la seule à commencer l’aventure Canada et Mississauga. La principale du campus de Mississauga était aussi nouvelle et venait d’arriver depuis un mois. Le campus est composé à l’exception des professeurs de trois personnes à temps-plein et une à temps-partiel. En somme, une toute petite équipe. J’ai eu un coup de coeur immédiat pour ces personnes. Nous étions tout de suite sur la même longueur d’onde : l’envie d’apporter de nouvelles idées et de s’investir à 100%. L’atmosphère au travail déterminait en grande partie de comment cette expérience allait se dérouler.

Au bout de trois mois, je suis « in love » de l’équipe. Mes collègues sont désormais devenues des amies et nous prenons plaisir à nous voir en dehors du campus.

Emmy sur Toronto Island sur une chaise bleue avec en fond la CN Tower

Trouver un logement quand on est en couple à Toronto : mission presque impossible

Trouver un logement fut de loin la plus pénible des missions à mon arrivée au Canada. Toronto est la deuxième ville la plus chère du Canada. Le prix du logement n’est pas épargné, même en banlieue. Un logement abordable est une mission presque impossible, en couple, c’est un enfer, il n’y a pas d’autres mots pour décrire mieux la situation. 

Quelles ressources pour trouver un logement à Toronto ?

À mon arrivée, j’ai logé dans un Airbnb pendant deux semaines. Le dernier soir de mon séjour, je n’avais encore rien trouvé. Pourtant, j’étais sur de multiples groupes Facebook, le Bon Coin canadien Kijiji, Craiglist, Roomgo… Rien sur Mississauga et de nombreuses annonces où ils étaient préciser : pas de couples, végétarien, uniquement des filles, uniquement des garçons, ne pas cuisiner, cuisine légère, Indien/ne uniquement… pour des prix faramineux.

Le matin de mon départ du Airbnb, j’avais une visite programmée de dernière minute dans un basement. La propriétaire m’avait directement contactée sur Kijiji. Le courant s’est très bien passé, le logement était propre, à 30 minutes en bus de mon travail et en face de magasins. Marie, mon ex-boss m’a gentiment proposé de m’héberger la nuit sans logement entre mon Airbnb et ma nouvelle maison pour m’éviter de dormir à la belle étoile.

Vivre en colocation et en basement à Toronto

Aujourd’hui, cela fait trois mois que nous vivons dans ce basement. Nous le partageons avec notre adorable colocataire Patricia. La maison est immense, les propriétaires y vivent et louent les chambres restantes, nous ne croisons presque jamais les autres locataires. Contrairement, à nos propriétaires qui peuvent être très envahissants par moment. En effet, nous avons été habitués à vivre seuls depuis plusieurs années et nous nous sentons un peu privés de notre intimité. Cela fait maintenant quelques semaines qu’ils se font plus discrets.

Nous verrons par la suite, mais il est vrai que nous songeons parfois à changer de logement pour nous tout seul. Pour le moment, cela n’est pas envisageable, nous payons 1200$ par mois pour notre chambre, notre salle de douche privative et les espaces communs au basement. De plus, nous avons la chance d’habiter avec Patricia, c’est une colocataire en or et c’est notre seule amie non-francophone.

S’intégrer au Canada lorsqu’on n’a pas confiance en notre anglais

Le Canada est censé être un pays bilingue, mais en pratique, la vérité est bien loin. Cela ne nous dérangeait pas, bien au contraire, nous voulions Andrés et moi, améliorer notre anglais. C’est pour cette raison que nous ne sommes pas partis à Montréal, où la qualité de vie y est pourtant meilleure, nous voulions une province anglophone afin de pratiquer notre anglais tous les jours.

L’intégration passe par la langue. Les premiers mois d’expatriation peuvent donc être difficiles dans un pays où notre langue natale n’est pas celle parlée. D’autant plus, lorsqu’on ne côtoie que sa langue natale. Je travaille dans un milieu francophone, je parle en français avec Andrés. Je ne parle donc qu’anglais avec Patrica et les commerçants. Dans la journée, cela ne se résume qu’à quelques minutes.

Durant ces trois mois, j’ai pu faire de belles rencontres au travail, des collègues qui sont devenues plus que ça. Même si mon anglais est loin d’être encore parfait, je sens que j’ai pris confiance pour le parler. Il est vrai qu’ici à Toronto, ville multiculturelle, les accents sont partout, cela permet de nous libérer toutes inhibitions. Il n’y a pas vraiment d’anglais canadien, juste un anglais international.

Je cherche encore à l’améliorer et surtout à rencontrer de nouvelles personnes en dehors de mon environnement francophone. J’ai pour objectif de me remettre au sport, pour ne pas finir obèse et également pour m’y faire de nouveaux amis. Je compte m’inscrire dans les prochains jours. Ça y est, je l’ai écrit, je ne peux plus revenir en arrière. Par ailleurs, nous avons également assisté à un atelier de conversation anglaise avec Andrés, je ne sais pas si nous ne continuerons chaque semaine, mais cela pourrait une option.

Se déplacer dans le Grand Toronto Area (GTA)

Se déplacer dans le Grand Toronto Area (GTA) n’est pas ce à quoi j’étais imaginée lorsque je me suis installée dans cette grande ville. J’en viens à manquer le RER C, c’est pour dire. En effet, Mississauga est une ville plus grande que Paris, Nantes, Helsinki, etc… Et pourtant, il n’y a que des bus. Après 23h, vous n’êtes pas sûrs d’en avoir. Ils sont souvent en retard ou parfois trop avance. Vous êtes obligés d’avoir l’application pour consulter les horaires, ils ne sont pas affichés sur l’abri de bus. Tout cela pour la modique somme de 135$ par mois.

Et si par malheur, vous souhaitez aller à Toronto, vous devez prendre le GO bus ou GO Train qui vous coûtera environ 8$ l’aller. Et dans Toronto, votre abonnement mensuel Mississauga ne sera pas valide, chaque trajet coûte environ 4$. Autant vous dire qu’une journée à Toronto vous coûte bonbon.

Après si vous habitez à Toronto-même, la ville est bien desservie. Le pass mensuel coût 152$. Vous avez des street-cars, des bus et quelques lignes de métro. Les torontois fonctionnent énormément avec Uber, plus que chez nous. C’est vrai que quand il fait froid, attendre le bus devient pénible, ça peut donc sauver des vies.

Est-ce qu’on mange bien à Toronto, au Canada ?

À Toronto, vous pouvez goûter à toutes les cuisines du monde : indien, philippin, italien, coréen, mexicain… C’est agréable d’avoir autant de choix et de pouvoir voyager au travers de la cuisine. Je suis maintenant familière avec le pancit ou encore le sisig au porc. Et c’est délicieux. Je ne peux pas parler au nom de la cuisine canadienne. Il n’y pas autant de spécialités culinaires que la France ou encore l’Italie, encore moins torontoise. J’ai pu goûté au Maple Syrup et sa sucette en tire neige, la Butter Tart et les pancakes… Il me reste encore quelques plats à tester, notamment ceux de la gastronomie autochtone.

Toutefois, il est vrai que le Canada n’est pas réputé pour sa cuisine. Les ingrédients y sont moins goûtus. Le gras et le beurre sont même une saveur, oui, je vous jure. J’avoue que le fromage me manque terriblement, même l’emmental goûte 10$ ici alors imaginez un comté affiné 24 mois, un camembert coulant ou un bleu bien moisi. Les supermarchés ne vendent que Kiri et Babybel. Pour s’offrir un fromage, il faudrait aller dans une des rares fromageries ici. Et à Mississauga, il n’y en a pas.

Par contre, je dois l’admettre leurs bières sont très bonnes et leurs vins aussi. Oui, vous m’avez bien lu. En Ontario, ils font du très bon vin blanc, je n’ai pas encore eu la chance de goûter leurs vins de glace, une de leur spécialité, je vous en dirai des nouvelles quand ce sera fait.

Les escapades en Ontario

Pendant cette année au Canada, avec Andrés, nous comptons découvrir l’Ontario, le Canada en général et son voisin : les États-Unis. Nous avons déjà fait trois petites escapades en Ontario. Niagara Falls deux fois. Ce n’est pas la ville la plus jolie au monde, on dirait un parc d’attraction. Mais les chutes valent le coup d’être vu. Je vous conseille de prendre le bateau pour pouvoir vous approcher, c’est assez impressionnant.

Le parc Algonquin

Les deux autres escapades en Ontario étaient exceptionnelles. Nous sommes allés au Parc Algonquin, un des plus beaux parcs naturels de l’Ontario, pendant la plus belle saison de l’année : l’automne. Les couleurs étaient absolument sublimes. Nous avions dormi dans une tente autour des arbres, manger des marshmallows au coin d’un feu de bois, pagayer sur un lac presque seul au monde et explorer la parc lors de nos randonnées. Un premier souvenir mémorable.

Le parc nationale de la Péninsule-Bruce

Enfin, la dernière faite était en compagnie de mon petit frère Théotime. Après 3 heures de route, nous sommes allés à Tobermory, à côté du parc national de la Péninsule-Bruce. J’avais trouvé sur Airbnb un magnifique chalet au bord d’un lac, visité la Grotto, randonné, pris le temps d’être ensemble dans un environnement magique. Malheureusement, en pleine saison automnale, nous n’avions pu tout faire. Andrés et moi y retournons lors des beaux jours afin de découvrir le parc marin national Fathom Five, et son île Flowerpot. Nous avons encore quelques projets avant 2020 puisque j’ai deux semaines de vacances à Noël et que nous souhaitons en profiter au maximum.

L’hiver canadien approche, comment s’y préparer quand on est expatrié.e ?

L’hiver canadien approche à grands pas et nous sommes prêts. Il faut l’être assez rapidement, le froid arrive bien plus vite qu’en France. J’ai dit adieu aux collants depuis longtemps, mis à part ceux que je mets désormais sous mes jeans. Andrés et moi avons nos manteaux certifiés moins 30 degrés de la marque vegan Noise et de magnifiques bottes de neige. Il me manque pour ma part des gants un peu plus chaud que ceux que j’ai mais pour le moment, cela suffit, puis également un bonnet bien épais. Mon frère m’avait aussi apporté des caleçons et des hauts Decathlon pour mettre en dessous nos vêtements. Ils sont très efficaces, je vous les recommande. J’ai acheté aussi un legging Heattech d’Uniqlo.

Les températures avoisinent en décembre les -3 degrés avec un ressenti bien plus froid dû au vent. Il neige régulièrement à partir de décembre. Et ça, c’est génial pour toute personne qui ne connaît pas la neige. Les paysages deviennent différents et cela donne une note plus magique. Hâte de pouvoir faire un bonhomme de neige et des batailles quand j’aurai les gants appropriés. Pour le moment, j’admire les décorations de Noël dans les jardins enneigés.

Quelques anecdotes sur le Canada

  • Ils font la queue pour rentrer dans le bus.
  • Ici, vous payez des pourboires et les prix sont affichés sans la TVA.
  • Vous pouvez faire un virement en envoyant un simple email.
  • Dans les magasins, on vous demandera toujours comment vous allez ?
  • Les Canadiens n’ont pas d’internet illimités. Le forfait coûte la peau du c** et Internet ne dépasse pas les 15 gigas (c’est vraiment rare).
  • Le feu vert est blanc.
  • Tim Horton est à chaque coin de rue, c’est le café du bourg en France. Même les policiers s’arrêtent pour commander leur café et leurs donuts pendant leur service.
  • Les poubelles sont fermés par un loquet pour éviter que les ratons-laveurs viennent les piller.
  • Les écureuils sont partout.
  • Le crédit est roi. Pour louer ou acheter, il faut avoir un historique crédit pour prouver qu’on est un bon payeur. En France, ce sera le contraire, pas de crédit signifie que vous êtes un bon gestionnaire.
  • Les centre-commerciaux animent les quartiers comme les bourgs des villes françaises.

Retrouvez mes articles sur l’expatriation au Canada : 6 mois et mon bilan d’un an.

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