Au début de l’année 2020, j’ai redécouvert la photographie argentique grâce à un projet lancé par l’OFQJ, l’organisme par lequel je suis passée pour mon service civique à Toronto. J’ai poursuivi l’expérience en rachetant des pellicules tout au long de l’année et en photographiant cette année si spéciale. Voici donc une rétrospective de l’année 2020 en argentique.
L’exposition « Regards volontaires » en argentique
L’argentique plutôt que le numérique
À l’occasion des 10 ans de l’OFQJ, l’organisme franco-québécois a lancé un projet d’exposition sur les expériences des volontaires au travers de la photographie argentique. En décembre 2019, un appel à participer au projet a été mené et a rassemblé au total 25 volontaires. J’ai tout de suite été de la partie. Nous devions acheter soit un appareil photo jetable soit une pellicule, si nous étions déjà en possession d’un appareil argentique. L’OFQJ nous remboursait les frais avancés ainsi que l’envoi afin d’offrir la possibilité à tout le monde, y compris les plus petites bourses d’y participer.
Le but du projet était d’immortaliser les moments de vie de notre aventure, en tant que volontaire de l’autre côté de l’Atlantique. L’argentique était le meilleur format pour cet projet photo. En effet, contrairement au numérique, l’argentique rassemble plusieurs avantages. Dans un premier temps, il est accessible financièrement et quelles que soient nos compétences en photographie. Il capture également l’instant présent sans filtre et sans retouche. Le résultat peut offrir de belles surprises, mais aussi de jolis ratés. La magie de l’imprévisible. Enfin, l’argentique s’ancre dans le passé. Au fur à mesure des prises et durant le temps de développement de la pellicule, nous oublions ce que nous avons pris. Les photos deviennent alors automatiquement un souvenir lointain.
L’exposition annulée et le début de l’aventure argentique
Comme mes dernières photos prises à l’argentique dataient d’il y a presque vingt ans et qu’elles n’étaient pas franchement réussies, j’ai préféré opter pour un jetable Kodak 27 prises. J’ai clairement adoré cette expérience. Avant même de connaître le résultat de ma première pellicule, j’avais déjà racheté un appareil photo jetable.
Au début du mois de mars, l’OFQJ a envoyé à chacun des 25 participants leurs photos prises à l’argentique. Deux photos par volontaire ont été sélectionnées pour constituer l’exposition « Regards volontaires« , qui était prévue à Montréal, du 30 mars au 18 mai 2020. Malheureusement, comme beaucoup de choses cette année, l’exposition a été annulée en raison du Covid-19. Comme elle n’a jamais pu voir le jour, l’OFQJ les a dévoilé en ligne.
Notre week-end à Chicago
En février, nous avons fait notre dernier voyage pré-Covid : trois jours à Chicago. J’avais racheté un Kodak juste après avoir épuisé le dernier avec le projet d’exposition photo de l’OFQJ. J’ai mis presqu’un an à les développer et autant vous dire, que j’étais très émue de redécouvrir toutes les photos de cette année 2020, et en particulier ce super week-end aux États-Unis. Je suis archi fan de ma photo de nuit du Balaban and Katz Chicago Theatre. D’ailleurs, sur l’ensemble de mes photos prises de nuit à l’argentique, celle-ci est une des seules que je n’ai pas raté. Les néons lumineux du théâtre de Chicago sont clairement sublimés par l’argentique. J’ai d’ailleurs écrit un article sur ce week-end américain, vous pouvez le lire juste ici.
L’hiver au Canada et ses rues enneigées
Le froid canadien est un des points qui divise les expatriés français. Soit on aime soit on déteste. Avec Andrés, nous étions dans la première catégorie. Je devais donc à tout prix prendre la neige en photo. Surtout que lorsqu’elle apparaît, elle donne une nouveau visage aux paysages : une pincée de magie, surtout pendant les fêtes de fin d’année. Les deux photos ci-dessous sont celles de notre rue en face de notre ancien chez nous, au Canada. Une où il fait gris et une où la météo est celle que je préfère. Vous savez, celle où il fait un ciel bleu, les températures sont en dessous de zéro et la neige brille de mille feux.
Le confinement au Canada dans notre petite banlieue à Mississauga
Expatriée confinée
En mars 2020, la pandémie chamboule la planète et par conséquent, nos petites vies. Nous sommes donc confinés chez nous, dans notre basement, à Mississauga, près de Toronto. Très franchement, nous étions dépités que cela arrive au beau milieu de notre année d’expatriation au Canada. Mais comme tout le monde, nous nous sommes ajustés à cette nouvelle situation.
Le confinement était similaire à l’Europe, bien qu’un peu moins contraignant (pas d’attestation, pas de durée limitée à l’extérieur, etc.) Nous avons pu garder nos emplois respectifs, Andrés et moi, en travaillant depuis la maison, et ce jusqu’au bout de notre séjour. C’était le plus important. Nous nous sentons extrêmement chanceux d’avoir pu poursuivre notre aventure là-bas.
Loisirs sous quarantaine
Autre point positif pendant cette quarantaine, c’était d’habiter à côté d’un magnifique parc, juste derrière notre lotissement. Nous avons pu ainsi nous y promener, tremper nos pieds dans la rivière, apercevoir un cerf et un serpent puis pique-niquer. Un vrai bonheur d’avoir la nature à proximité.
Cette période nous a également permis à tous de ralentir et de vaguer à des loisirs en règle générale reportés trop souvent au lendemain. J’ai par exemple comme la moitié de cette planète cuisiné un nombre incalculable de pâtisseries, ce qui a résulté à une prise de poids irrémédiable.
Sans grande originalité, Andrés et moi, nous nous sommes aussi mis au sport. Lui à la corde à sauter et moi aux séances de fitness avec mes amies partageant un fuseau horaire différent du mien. Comme précisé plus haut, ces séances sportives n’ont malheureusement pas été suffisantes pour éliminer les fondants au chocolat et les super cookies.
Enfin, Andrés a succombé à la tendance du coiffeur maison, en se rasant la boule et en se laissant pousser la barbe (pour équilibrer). J’ai trouvé que ça lui allait très bien. De mon côté, j’ai continué mes expérimentations en argentique.
Notre voyage au coeur du Canada avec un Kodak
Vancouver et Banff
Cet été, nous avons voyagé à travers tout le Canada, en respectant bien évidemment les mesures sanitaires. C’était magique et inespéré. En effet, quand le Covid-19 est arrivé, tous nos projets voyages ont été mis à l’arrêt. Après en avoir longuement discuté avec Andrés et demandé l’avis d’amis sur place, nous avons décidé de terminer notre année d’expatriation avec une traversée inoubliable d’Ouest en Est.
Nous sommes donc partis à l’opposé de Toronto jusqu’à Vancouver, où nous y sommes restés 3 jours. Un des lieux que nous avons préféré là-bas était le Capilano Suspension Bridge Park, que j’ai immortalisé en argentique. Surtout que le jour où nous y sommes allés, il faisait une chaleur écrasante. Grâce à cette nature luxuriante, nous étions au frais sous les conifères. Je vous recommande vraiment ce parc si vous passez à Vancouver.
Après ces quelques jours sur la côté Pacifique, nous avons pris l’avion et volé au-dessus des Rocheuses pour rendre visite à un ami d’Andrés, à Calgary. Il nous a emmené passer une journée à Banff, un parc national réputé de l’Alberta. En général, les touristes y restent plusieurs jours pour camper et découvrir tous les lacs à l’eau cristalline. Nous avions qu’une journée, donc nous sommes allés voir le lac le plus connu : le lac Louise, capturé par mon Kodak. Puis, nous avons pris le téléphérique jusqu’au sommet du Sulphur Mountain, qui offre une vue panoramique majestueuse des Rocheuses.
Montréal et Québec
Bien entendu, nous ne pouvions pas partir du Canada sans avoir visité la région voisine de l’Ontario : le Québec. Durant une petite semaine, nous nous sommes en quelque sorte préparés à notre retour en France en réécoutant le français avec l’accent chantant du Québec. Nous avons très vite compris pourquoi tant de Français choisissent cette région pour s’y installer. La province est un réel plaisir pour les yeux. Montréal, sa capitale, nous a beaucoup plu, surtout le quartier de Mile End et celui du Plateau, que nous avons parcouru en long et en large. En effet, nous essayions (en vain) d’éliminer la délicieuse poutine que nous avions mangé à la Banquise.
Après Montréal, nous avons fait un saut à Québec-City, en train. Québec-City est une petite ville adorable, avec une atmosphère à la française bien que l’architecture n’y ressemble pas du tout. Comme tout le monde, je suis tombée en amour pour la rue du Petit-Champlain. Elle doit être magique à la période de Noël, sous la neige. Une prochaine fois, peut-être. Quant à la rue Cul-de-sac, ses parapluies colorés étaient très sympa à photographier.
Notre voyage a pris fin dans la ville de Montréal, par laquelle nous sommes repassés avant de rentrer à Toronto.
Nos derniers jours à Toronto
Nos visas arrivant à expiration, la fin de notre fantastique aventure à Toronto s’achevait. Mon amie et ma futur ex-cheffe nous a gentiment prêté son appartement alors qu’elle partait en vacances. Cela nous a permis de profiter de nos derniers jours à Toronto, en étant directement sur place. À vrai dire, nous avons été surtout occupés à boucler nos bagages, qui étaient bien (trop) remplis. Il nous restait juste assez de temps pour nous balader et dire au-revoir une dernière fois à nos amis. Pour notre dernière soirée, nous avons décidé d’aller en haut de la CN Tower dîner. Autant vous dire que nous y avons craqué nos porte-monnaie, mais rien de mieux que de finir en beauté une année aussi magique.
Retour en France et achat d’un appareil argentique Nikon
Une escapade à Paris en noir et blanc à l’argentique
Retour en France. Plus d’argentique. Je décide d’aller dans une petite boutique à Nantes, spécialisée dans la photo argentique : Photo Saint-Pierre, juste à côté de la cathédrale. J’ai acheté un petit Nikon AF 240 SV Lens 28 mm ainsi que deux pellicules : un film noir et blanc Fomapan 400 135 et un film couleur Kodak Ultramax 400. Curieuse, j’ai commencé par le film noir et blanc.
Je devais monter à Paris, voir ma famille et notamment ma tante, que je n’avais pas vu depuis plus d’un an. C’était l’occasion rêvée d’essayer mon petit appareil et sa première pellicule à Paris. J’ai eu pas mal de ratées, mais je suis contente du résultat de certaines photos. La photographie qui m’a fait sourire, c’est celle de cet homme qui escaladait l’immeuble de ma tante. Je n’ai aucune idée de la raison. Il m’avait surprise alors que j’étais sur le balcon.
Nantes, à la maison
J’ai continué ma pellicule noir et blanc, à Nantes. L’architecture européenne et plus particulièrement française est un plaisir pour ceux et celles qui souhaitent la photographier. Surtout en argentique, où l’on prend vraiment le temps de s’arrêter pour capturer le bon moment. Ci-dessous, la cathédrale Saint-Pierre, la fontaine Place Royale et le Château des ducs de Bretagne.
Tout en immortalisant chaque recoin de ma ville natale, je me suis peu à peu réhabituée au rythme européen. Le Canada me manque même si je pense que c’est plus l’expérience en elle-même. La France est un pays magnifique, vraiment. Malheureusement, je n’ai pas pu en profiter très longtemps, avec l’arrivée du nouveau confinement.
J’ai ainsi commencé ma deuxième pellicule en quarantaine. J’ai immortalisé les plaisirs de ce deuxième confinement (les feux de cheminées, l’architecture, les balades au bord de la Loire…). J’ai eu aussi 27 ans, Andrés en a profité pour me tirer le portrait. Bref, un anniversaire assez étrange.
J’espère du plus profond de mon cœur que l’année 2021 sera plus douce. Bien que celle de 2020 fut remplie de souvenirs à jamais gravés en moi : une aventure extraordinaire et un voyage rêvé depuis toujours avec la personne que j’aime le plus au monde.
Au revoir 2020 et un grand hello à 2021 !
2 Commentaires
Noëllie
4 janvier 2021 at 10:47Trop d’amour dans cet article. J’aurais limite pu avoir la larme à l’oeil dans le dernier paragraphe ♥️
Tes photos sont magnifiques et j’ai hâte de voir la suite de ton parcours argentique !
cœur à moteur
5 janvier 2021 at 10:17Merci Noëllie pour cet adorable commentaire. C’est vrai que lorsqu’on s’arrête sur l’année passée, on se concentre sur ce qui compte finalement : les moments de joies !